Millepertuis Extrait Plantes Fraîches - EPS

Millepertuis
Hypericum perforatum

Famille : Hypéricacées
Origine : Europe
Parties utilisées : Sommités fleuries

Le millepertuis, plante inscrite à la Xème édition de la Pharmacopée française, relève du monopole pharmaceutique et peut être délivré en tant que médicament dans une préparation magistrale.

1. Botanique
Le millepertuis, plante herbacée vivace, d’odeur balsamique et de saveur aromatique, aux fleurs jaune d’or à cinq pétales asymétriques, se retrouve en abondance en Europe, en Asie occidentale et septentrionale, en Afrique du Nord, en Australie et en Amérique du Nord.
Le millepertuis est commun dans les terrains secs et incultes le long des routes et en lisière de bois.
Les sommités fleuries sont à leur apogée fin juin, d'où le nom d'herbe de la Saint-Jean. Ce sont les parties utilisées.

2. Principe de l'extrait fluide de Plantes Fraîches (EPS) de Millepertuis mis au point par Phytoprevent.

*Sélection de plantes fraîches
Phytoprevent sélectionne des plantes fraîches*, issues préférentiellement de la culture biologique ou de l'agriculture raisonnée. En fonction des parties utilisées des plantes, celles-ci sont récoltées au moment où elles sont les plus riches en composés : racines et feuilles avant la floraison, fleurs et sommités fleuries pendant une période assez sèche...

*Congélation
La plante est ensuite congelée dans les 24h qui suivent sa récolte, à proximité de son lieu de culture. Cette congélation permet de stopper la plupart des processus biologiques et enzymatiques qui peuvent être responsables de sa dégradation. Elle permet ainsi de préserver la qualité des composés de la plante. La chaine du froid est respectée pendant le transport de la plante, jusqu'à son acheminement dans les lieux de stockage.

*Le broyage de la plante congelée
Étape très importante avant l'extraction, le broyage à froid consiste à réduire la plante en fines particules, toujours à basse température afin de préserver les composés de la plante. Cette étape permet d'optimiser l'extraction des composés par les solvants.

*La lixiviation alcoolique
La lixiviation, étape brevetée du processus Phytostandard®, consiste en une extraction du maximum de composés de la plante à l'aide de solvants de degrés alcooliques variables, tout en préservant leur intégrité.

* Le recueil des extraits
Les différentes fractions extraites de la plante, eau et alcool, sont recueillies.

*L'évaporation sous vide
L'alcool est évaporé sous vide

* La standardisation
Le "concentré" d'extraits de plantes ainsi obtenu est mélangé à de la glycérine d'origine végétale, en fonction de la galénique finale, ou de la fibre d'acacia d'origine biologique.* Sauf la racine d'harpagophytum.

Composition chimique des sommités fleuries

1. Naphtodianthrones photosensibles (0,1 à 0,3 %) : comprennent l’hypéricine, la pseudohypéricine, l’iso-, la proto-, la protopseudo-, la cyclopseudo- hypéricine et des substances apparentées

2. Flavonoïdes (2 à 4 %), surtout de l’hypéroside, du rutoside, de l’isoquercitroside..., de plus des biflavonoïdes comme la biapigénine et l’amentoflavone

3. Phloroglucinols (2 à 4 %) : surtout de l’hyperforine et de l’adhyperforine

4. Xanthones : < 1 % tétrahydroxyxanthome

5. Tanins, essentiellement de type catéchine

6. Proanthocyanidines (4 à 8 %) : phlobaphène

Principales indications cliniques

1. Antidépresseur d'action lente et complexe dans :
Les dépressions légères à modérées :

• soit dans les troubles de l’humeur de type hypoactivité sérotoninergique avec comportement impulsif, hypersensibilité sensorielle, troubles de l’endormissement, compulsions de fin de journée prédominant sur les hydrates de carbone et le chocolat, asthénie améliorée par l’alimentation, agitation inefficace
• soit dans les dépressions réactionnelles à un surmenage, avec irrégularité tensionnelle, épisodes de tachycardie non organique, extrémités froides et moites, transit digestif irrégulier et sommeil haché.
• les dépressions saisonnières, prédominant chez l’adulte jeune, caractérisées par un ralentissement automno-hivernal depuis au moins deux années consécutives, améliorées par la lumière.
• les symptômes psychiques de la périménopause.
• le sevrage dans les situations d’addiction (tabac, alcool, psychotropes, drogues, médicaments, etc.). Le millepertuis favorise la diminution de la prise de toxique de manière dose dépendante.
• les dépressions mixtes liées à une hypoactivité sérotoninergique et dopaminergique.

Le millepertuis est moins efficace dans les dépressions de type dopaminergique (avec repli sur soi, auto-dévaluation, démotivation, abattement, attitude ralentie, faciès figé, regard inexpressif, réflexe naso-palpébral très augmenté).

2. Sédatif, anxiolytique :

• les troubles de l’humeur secondaires liés à un surmenage,
• la préparation des examens si la composante anxieuse est trop présente et associée à des troubles de mémorisation et du sommeil.

3. Anti-névralgique :

• les névralgies avec retentissement neuro-psychique : névralgies faciales, dentaires, rachidiennes, etc.,
• les myalgies,
• les douleurs post-zostériennes,
• les séquelles algiques de la chirurgie nerveuse ou des traumatismes crâniens.

4. Antidyspeptique, cholagogue :

• Il est utilisé dans les troubles fonctionnels intestinaux survenant dans un contexte d’hypoactivité sérotoninergie.








L'efficacité du millepertuis est dose-dépendante et progressive (en 10 à 14 jours). Il n’induit pas d’accoutumance. L'avis du médecin  et/ou du pharmacien est nécessaire

Il est déconseillé :

• d'interrompre brutalement un traitement par le millepertuis en cas de prise simultanée de médicaments à faible marge théra- peutique.
• de prescrire du millepertuis chez les patients recevant une trithérapie anti-VIH, un anti-vitamine K, de la ciclosporine.
• de prendre sans surveillance (biologique) un traitement antiépileptique ou de théophylline.
• de s’exposer de façon prolongée au soleil ou aux ultraviolets, surtout chez les sujets à peau claire.

1. En préparation seule
Préparation d’extraits fluides de plantes fraîches standardisés (EPS) en solution glycérinée de Millepertuis : 1 càc / jour

2. En Mélange.
Afin d'obtenir l' association d'EPS suivantes, veuillez cliquer sur "commander votre mélange" dans l'onglet Extrait fluides de Plantes fraîches .
Attention, l'avis du médecin est recommandé.

*Dépression avec troubles anxieux
EPS Millepertuis 1/2  + EPS Passiflore 1/2 : 2càc/jour pendant 15 jours puis 1càc pendant 1 mois

*Comportements addictifs :
EPS Millepertuis 2/3 + EPS Valériane 1/3 : 1 à 3 càc/jour - 3 mois, renouvelable

* Dépression légère à modérée :
EPS Millepertuis 2/3+  EPS Valériane 1/3 : 1 à 3 càc/jour - 3 mois, renouvelable

*Dépression au moment de l’installation de la ménopause :
EPS Millepertuis 1/3 + EPS Houblon 2/3 : 1 à 2 càc/jour - 3 mois, renouvelable

1. Effets secondaires

Ils se produisent rarement (< 2 %) et sont de type :

• réactions allergiques (0,5 %),
• intolérance gastro-intestinale (0,6 %) : nausée, douleur gastrique, bouche sèche, bruxisme, diarrhée,
• risque théorique d’hypoactivité sérotoniner
• gique par surdosage ou interaction médicamenteuse : nausées, vomissements, douleurs abdominales, étourdissements, céphalées, anxiété, agitation, confusion, insomnie,
• photosensibilisation : une protection des patients à peau claire évite ce risque théorique de photosensibilisation.

2. Interférences médicamenteuses
Le millepertuis, inducteur enzymatique hépatique, agit au niveau du cytochrome P450, par induction de l'isoenzyme 1A2, 2C9, 2C19, 2D6 et 3A4 (hyperforine, hypericine, biapigénine) et induction de la glycoprotéine P, provoquant des interactions médicamenteuses avec les médicaments à faible marge thérapeutique.
Sa prescription relève donc de l’exercice médical.

• Contre-indications d’associations avec la cyclosporine, les inhibiteurs de protéases, de la transcriptase réverse et autres antirétroviraux, antimigraineux type sumatriptan et tramadol .
• Surveillance médicale et biologique éventuelle sans modification brutale de traitement par la digoxine, les AVK ou la théophylline, les anti- épileptiques type phénytoïne, carbamazépine et phénobarbital.
• Le millepertuis augmente le sommeil induit par les narcotiques mais diminue celui induit par les barbituriques.
• Le millepertuis est antagonisé par des molécules réduisant l’activité dopaminergique (halopéridol, sulpiride, α-methyltyrosine, γ-butyrolactone).
• Le millepertuis ne supprime pas l’effet contraceptif mais peut provoquer des spottings intermenstruels avec les pilules mini dosées.
• L’association du millepertuis et des antidépresseurs peut permettre une diminution de posologie lors d’un sevrage progressif.
• Le millepertuis potentialise de manière intéressante les plantes ayant une action sédative (valériane, passiflore...).

3. Toxicité
Il n’existe pas de toxicité connue à ce jour, même en cas d’ingestion massive.

4. Contre-indications
La prise de millepertuis est contre-indiquée :

• chez les jeunes enfants de moins de 12 ans
• lors de la grossesse et allaitement (le millepertuis est utérotonique chez l'animal, mais n’a pas d’effet mutagène)
• dans les troubles bipolaires (le millepertuis n'est pas indiqué pour les personnes maniaco- dépressives).
• anti-rejet,
• antirétroviraux (VIH)
• contraceptifs hormonaux